Soleil froid (Messidor, 1989)

En souvenir de Stendhal Sans redondance ni bavure

Voici une fin de chapitre, tirée d’un roman célèbre, dont l’auteur était né à Grenoble : ”Quelque épervier parti des grandes roches au-dessus de sa tête était aperçu par lui, de temps à autre, décrivant en silence ses cercles immenses. L’œil de Julien suivait machinalement l’oiseau de proie. Ses mouvements tranquilles et puissants le frappaient, il enviait cette force, il enviait cet isolement.” L’image est si chargée de sens qu’on se passerait facilement du commentaire de la “voix off” : “C’était la destinée de Napoléon, serait-ce un jour la sienne ?” Dans “ Soleil froid “, il y a une scène qui se déroule non loin de Grenoble et qui culmine elle aussi sur une forte image : “Au-dessus d’eux, un grand rapace nocturne décrit de larges spirales sans bouger les ailes, porté par les courants d’air chaud qui montent le long des collines. Seul son cri plaintif perce à intervalles réguliers le silence.” L’attachement de l’auteur à Stendhal s’exprime encore plus explicitement à diverses reprises : lorsqu’elle part avec un amant de rencontre, l’héroïne ne lui dit pas son vrai nom et prétend s’appeler Mathilde ; dix-sept pages avant, l’allusion au roman “le Rouge et le Noir” était encore plus claire : “Elle se battra. Elle est prête à tout pour tenir enfin dans ses bras, les restes de Thierry, comme Mathilde de La Mole tint la tête coupée de Julien.” Thierry Harcourt est ce Julien Sorel de notre temps. Enfin, si l’on veut, car l’atmosphère a beau être stendhalienne, ce n’est pas un “remake” qui nous est donné à lire… Les Harcourt sont un couple “arrivé” : Thierry, né en 1935, avocat efficace; Dominique, de neuf ans sa cadette, qui enseigne les mathématiques. La modestie des origines _ un père cheminot, l’autre employé communal _ ne confère que plus d’éclat à la réussite sociale. Trop, peut-être : le narrateur prend conscience qu’il dit “les Harcourt” “comme l’on parle d’un couple d’acrobates de cirque” ou d’un “couple de prestidigitateurs”; il note qu’ils étaient “brillants, éblouissants parfois, mais sans jamais dégager de chaleur”: un soleil froid, c’est bien cela… Dominique ne recourt pas aux services du Club Med. Dans son Alfa-Roméo, elle fait un pélerinage en France : d’abord un village sur le Rhône, en amont de Lyon, où habite son beau-père, veuf et retraité; puis Grenoble, où Thierry enfant a vécu près du dépôt SNCF; elle rencontre Robert, ex-condisciple de son mari, qui fait des affaires (juteuses) dans la pub et l’emmène chez son “ami-complice” Lamberti, un self-made-man” qui s’est offert un château fastueux, sans doute pour oublier le “crime” qui fissure sa conscience; Ainay, “le quartier troisième âge de la bourgeoisie lyonnaise”, où elle revoit un de leurs compagnons de jeunesse, Emile Maignan, jadis surnommé “Saint Just” : c’est un notable florissant, flanqué de sa légitime, Paulette, toujours aussi coincée et qui maintenant se fait appeler “Paule”; Saint-Fons, où Emile et Thierry ont commencé leur carrière en étant associés, ils mangeaient de la vache enragée et… prenaient leurs repas dans un caboulot que la “rénovation” du quartier a fait disparaître au profit d’une station-service : Dominique y retrouve Jérôme qui, à l’époque, déjà “avocat installé” avait aidé ses jeunes confrères; elle va enfin à Mortagne-en-Morvan, petite ville où, tout juste bachelière, elle était venue en vacances chez ses grands-parents et avait noué une idylle“scandaleuse” avec le jeune avocat qui défendait la veuve,l’orphelin et la classe ouvrière. Ce voyage dans l’espace est, bien sûr, un voyage dans le temps. Dominique va sur les traces de Thierry mais c’est aussi elle-même qu’elle cherche, le sens de leur passé commun et de leur vie présente, mesurant la réalité d’aujourd’hui à l’aune de ce qu’elle avait rêvé, quand l’avenir avait encore un nom. A force d’entendre Thierry répéter que “tout le monde triche”, elle est en quête d’un au-delà du mensonge. Du moins voudrait-elle le croire; mais une question de Jérôme met le doigt sur la plaie : “Es-tu sûre de ne chercher que la vérité ?” En tout cas ses découvertes successives la bouleversent : le mensonge par omission de Thierry, si fier de ses “origines ouvrières” mais qui a caché que son père était contremaître et avait souffert toute sa vie, parmi ses compagnons, d’un isolement amer ; le cynisme de Robert et de Lamberti, semblables aux rapaces qui planent dans la paix nocturne; l’aisance repue d’Emile, défi à leurs aspirations de jeunesse… Partout les hommes ont vieilli, mal, très mal, sauf Jérôme et sa gentille femme, qui sont des sages, un peu hors du temps; et les choses ont changé, elles aussi, rarement en bien, les quartiers populaires se sont “modernisés” tandis que triomphait la casse industrielle. Toute une couche d’intellectuels a dérivé vers ce que Jérôme appelle “le souci de respectose”. Thierry est retombé dans son narcissisme fondamental : “Maître Harcourt n’a jamais joui que de lui-même.” Quant à elle, où est la Dominique d’autrefois dont la vocation mathématique était née de l’admiration qu’elle portait au premier voyageur du cosmos, Youri Gagarine ? Sa quête est vaine. Elle ne retrouve ni Thierry, ni elle-même, ni leurs élans. Pourtant elle semble partie pour une nouvelle aventure du cœur, qui prend naissance dans le “sanctuaire” de la Bourse du travail de la petite ville, un bureau minuscule qui abrita leurs premières étreintes. Mais la pièce, symboliquement, a été transformée en “débarras” et, malgré la dignité du partenaire, Karim, syndicaliste maghrébin de la “deuxième génération”, il est bien clair que Dominique, alias Mathilde”, s’est engagée dans une fuite en avant sans issue. C’en est fait des temps épiques comme des illusions de l’enfant qui croyait son père membre à part entière d’une collectivité invulnérable : “Ie peuple des hommes sans peur”. L’évolution de la société, à laquelle les Dominique et les Thierry ont pour le moins consenti, conduit à l’automatisation de ce “peuple”. A moins que! Mais Thierry n’est pas de ceux qui résistent. Comme le notable jadis fier d’ être surnommé “ Saint-Just” – il est plutôt de ceux qui surfent sur la vague. Dominique a sans doute de cette dé ségrégation du tissu social une perception plus aiguë et douloureuse, qui toutefois n’aboutit pas à une véritable révolte… L’épopée, lorsqu’elle se décompose, cède la place au tragique. Les tragédies, au sens plein du terme s’achèvent sur une mise à mort, ou plusieurs; elles ne sont pas non plus strictement individuelles. Le roman de René Ballet, net, nerveux, sans redondance ni bavure, est, au sens plein du terme, une tragédie.

Claude Prévost – L’Humanité, 19 juillet 1989


Les tricheurs

C’était, si ma mémoire est bonne, juste avant les années soixante. A la fin du film une ligne droite filait à toute vitesse. De nuit. Les platanes ce ne pouvait être que des platanes avaient la blancheur laiteuse des choses qui émergent soudain de l’obscurité. La voiture, avec dedans une fille aux cheveux courts, roulait à tombeau ouvert. Jamais l’expression n’avait été plus adéquate. Puis ç’avait été le choc : la fin d’une tenaillante partie de poker menteur, une grande bouffée, tardive et magique, d’authenticité après la triche. C’est du moins ainsi qu’à trente années de distance je crois me rappeler les dernières images du film de Marcel Carné; que la (sûrement infidèle) mémoire m’a restituées à la lecture du très stendhalien Soleil froid de René Ballet. L’AlfaRoméo rouge disloquée au bout d’une route et dedans un corps cisaillé par les tôles : Dominique, quarante-deux ans, prof de maths, épouse de Thierry d’Harcourt, un avocat réputé, de neuf ans son aîné … Tout avait commencé en 1960 par un coup de foudre entre une lycéenne et un jeune avocat “engagé”. Un gros bourg morvandiau, une usine en grève, les CR.S, et puis le scandale, le pied de nez inconscient aux esprits millimétrés de la province; la sage petite Dominique s’affichant avec l’avocat, puis s’installant chez lui sans souci des cancans. Mais on ne tient pas longtemps à vivre comme pestiférés; le couple s’expatrie à Lyon en janvier 1962 et commence à gravir, sans même s’en rendre compte, les échelons de la respectabilité. En 1986, au moment des “événements” relatés par le narrateur, on le retrouve dans une villa cossue de Saint-Germain-en-Laye. Apparemment, c’est la réussite. Un modèle même : le vieux père de l’avocat était cheminot, celui de sa femme employé communal, preuve que sous la République le mérite sait corriger la naissance. Mais à quel prix ! En forçant à jouer double jeu, en feignant d’ignorer que du jeune avocat de gauche et de la lycéenne anticonformiste il ne reste depuis belle lurette qu’un beau souvenir, un alibi pour justifier un vulgaire ralliement aux valeurs bourgeoises : “Le souci de respectabilité, le besoin d’être reconnu est le lumbago des intellectuels. Ils le contractent vers la quarantaine”. De là à être tout à fait dupe de sa tricherie, du reniement inavoué des origines… Arrive alors le moment où l’on ne peut plus continuer de se flouer soi-même, où l’on pressent que la vérité de soi, c’est désormais cet être respectable et embourgeoisé qu’on avait d’abord affecté de ne pas prendre au sérieux mais qui est devenu une véritable tunique de Nessus. Terrible crise, s’achevant donc au bout, d’une ligne droite. Car, comme chez Stendhal, toujours présent à l’horizon, la liberté et l’authenticité de soi se paient au prix fort en un temps de petites idées et de conformisme militant. Et quand on découvre la gangrène installée, il est trop tard: on peut certes partir à la recherche du temps perdu, on ne retourne pas le temps présent. La leçon est rude, qui fait de Soleil froid une œuvre constamment tranchante, posant avec une ironie glacée la question de son origine et de son idéal de vie à une génération d’intellectuels qui, sans toujours s’en rendre compte, a triché, et s’est même, dans quelques cas bien connus, retrouvée au Rotary après avoir porté le col Mao. Reste à savoir si l’on peut indéfiniment tricher sur le sens des mots et des choses, s’il n’existe pas quelque part une manière de conscience enfouie… qui tôt ou tard sonne I’alarme. Alors, comme chez René Ballet, les réveils promettent d’être douloureux.

Jean-Claude Lebrun – Révolution


Itinéraire périlleux

Soleil froid; c’est d’abord un climat mental, peut-être aussi un âge de la vie. René Ballet poursuit son œuvre dans la lignée de nos romanciers moralistes, Laclos, Stendhal, Vailland… Aller au-delà des apparences. Même si la vie sociale et sentimentale a l’air d’une réussite, qu’y a-t-il derrière, si l’on gratte un peu ? A l’heure des bilans, Dominique, l’héroïne, part à la recherche d’elle-même, anxieuse soudain de comparer les ambitions de sa jeunesse aux curieuses valeurs factices qui se sont lentement installées à leur place. Difficile itinéraire que parcourt Dominique en tâtonnant, avec une sourde révolte. René Ballet la suit dans son périple et s’efforce de comprendre le sens ou le non-sens de ses réactions. Son regard est à la fois tendre et ironique, passablement désabusé. D’où mille notations d’une grande justesse, qui se glissent dans une écriture froide dans sa brièveté, sensible dans son exactitude. René Ballet décrit un itinéraire périlleux pour son héroïne, qui d’ailleurs n’en reviendra pas. On a l’impression parfois que le romancier redoute pour lui-même d’aller jusqu’au bout de ce que sa plume lui suggère.

Jacques Gaucheron – Europe – mars 1990


A la recherche du passé, pèlerinage ou règlement de compte

“Le carrosse du passé ne vous conduit nulle part…“ Cette phrase de Maxime Gorki dans “Les bas-fonds” pourrait illustrer le dernier roman de René Ballet “Soleil froid”, paru aux éditions Messidor, un roman qui a pour thème un pèlerinage dans le passé, une tentative de retour aux sources de la part d’une femme encore jeune, Dominique, mariée à un avocat brillant, Thierry, “exerçant l’un et l’autre un métier qui leur plaisait et se plaisant l’un et l’autre. Ce n’est pas un hasard si j’ai dit les Harcourt comme l’on parle d’un couple d’acrobates de cirque.” Ce roman est en même temps l’étude, la description d’un couple arrivé dans un certain monde où les apparences sont des ampoules électriques qui cachent les réalités sous les respectabilités mondaines. Un beau jour, après 25 ans de ce qui apparaît comme une réussite intellectuelle, sentimentale, mondaine, Dominique éprouve le besoin de retrouver les partenaires des premières années de leur rencontre: le père de Thierry, les amis de Thierry qui étaient ses amis, et aussi leurs rêves pour les mettre à côté, en face, en tête à tête avec ce que leur couple est devenu, ce numéro sans cesse renouvelé devant un public à peu près toujours le même : “deux trapézistes ne regardent pas leur visage. Ils ne se posent pas de question, ils ne se demandent pas pourquoi ils sont là-haut, ni si l’autre a changé depuis qu’ils font leur numéro. Ils vérifient seulement qu’il y a deux mains prêtes à recevoir deux autres mains. – Et s’ils regardent leurs visages ? Ils tombent!” Le plus grave ce ne sont pas seulement les déceptions qui attendent Dominique dans ce périple la conduisant dans le Dauphiné et le Lyonnais de sa jeunesse. Elle ne retrouve évidemment pas le décor d’il y a 25 ans. Les lieux se sont transformés. Les choses ont disparu. Les hommes qu’elle retrouve ne sont plus les mêmes. Ils sont maintenant installés dans un réseau de petites et de grandes tricheries, de mensonges répétés, de réussites matérielles et fallacieuses. “Dominique avait eu tort de vouloir retrouver le couple Harcourt originel. Il les concernait trop. Ils n’avaient pas le recul nécessaire. Ils avaient passé des années à en conserver des apparences, des idées, des mots, un certain style de vie. Ils n’y étaient évidemment pas parvenus en profondeur mais ils feignaient de croire le contraire.“ Ce n’est pas l’ultime aventure, la dérisoire aventure avec Karim, l’ouvrier maghrébin rencontré sur les lieux de ses amours avec Thierry qui rendra à Dominique les illusions de ses 17 ans noyées dans une vie qui se voulait brillante et qui ne reflétait qu’un soleil froid. Pourtant, la fin du roman a forme d’un dramatique témoignage, Thierry était-il capable de vivre sans Dominique? Un roman sur le jeu des gens qui se croient et se veulent respectables, un roman qui va très loin dans la description d’une société où l’on se regarde dans des miroirs truqués. Pèlerinage sans espoir ou règlement de compte. Peut-être les deux !

André Remacle – “La Marseillaise” – 20 août 1989


Les faussaires

Dominique est prof de maths. Thierry est avocat. Elle a quarante neuf ans. Il est de neuf ans son aîné. Aisés; charmeurs, reconnus. Un couple parfait; en somme, façonné par vingt cinq années de vie commune. Un couple pourtant qu’un de leurs proches compare à “un soleil froid, un de ces astres lointains; brillant de tous leurs feux encore, mais qui sont déjà morts depuis des millions d’années”. Dominique et Thierry sont, en fait, des faussaires qui n’en finissent plus de mimer leurs élans de jeunesse alors qu’ils ont depuis longtemps vendu leur âme. Et le jour où l’un et l’autre admettent qu’ils trichaient leur sera fatal.

Dernier été

Son dernier été, Dominique le passe, seule, quelque part entre Lyon et le Morvan, à la recherche de parents et amis de leurs jeunes années; témoins du temps où la bachelière anticonformiste et l’avocat engagé affichaient leur amour au grand dam de la bonne société et refaisaient le monde. Et ce retour aux sources lui révèle, lui confirme plutôt, que le Thierry qu’elle aimait, que la Dominique qu’elle était, que les complices qu’ils formaient, tout cela n’existe plus. Certes “ils avaient passé des années à en conserver les apparences, des idées, des mots, un certain style de vie. Ils n’y étaient évidemment pas parvenus en profondeur, mais ils feignaient de croire le contraire. Ils évitaient d’en parler; d’y penser parce-qu’ils savaient qu’ils n’étaient pas dupes ni l’un ni l’autre. Ils se contentaient d’admirer une façade miraculeusement conservée… Il leur fallait bien reconnaître que, derrière la façade, il n’y avait plus rien ou, plus exactement, autre chose. Ils étaient devenus un couple “de caractère”; comme l’on dit de ces maisons dont raffole l’intelligentsia : toutes les commodités modernes derrière des colombages soigneusement entretenus ou rafistolés “à l’ancienne”.

La maladie de la quarantaine

Que s’était-il donc passé ? Quelle drôle d’alchimie avait mué ces amants fiers et généreux en tricheurs cyniques et arrivés ? René Ballet pointe avec une étonnante précision un des symptômes du mal : “ le souci de respectabilité; le besoin d’être reconnu est le lumbago des intellectuels. Ils le contractent vers la quarantaine. Jusque là, la respectabilité et l’opinion des autres les faisaient rire : il leur suffisait d’être reconnus par eux-mêmes. Et puis, ce que l’on pense, ce que l’on dit d’eux pèse de plus en plus sur eux : à mesure qu’ils attachent de moins en moins de poids à ce qu’ils pensent et disent d’eux-mêmes. Il y a du Roger Vailland dans ce livre, qui est une quête de l’authenticité, de la vérité de soi. René Ballet, il est vrai, est un fervent de cet écrivain auquel il a consacré une demi-douzaine d’essais portant aussi bien sur son œuvre romanesque que sur ses articles de presse. Tirant la morale de ce livre, le critique Jean-Claude Lebrun observait : “ La leçon est rude qui fait de Soleil froid une œuvre constamment tranchante, posant avec une ironie glacée la question de son origine et de son idéal de vie à une génération d’intellectuels qui, sans toujours s’en rendre compte, a triché, et s’est même, dans quelques cas bien connus, retrouvée au Rotary après avoir porté le col Mao”

Gérard Streiff – “Ivry ma ville” – février 1990”


Témoins gênants

“Pourquoi Dominique, à 42 ans, éprouve-t-elle le besoin de remonter le temps, après vingt ans de mariage heureux avec Thierry? Pourquoi décide-t-elle d’entreprendre un voyage conduisant à des sources dont elle aurait pu se passer?… Cet été-là Dominique part sur les traces de Thierry, celui qu’elle connut jadis, ou ne connut pas assez… Mais la recherche des autres pour découvrir la vérité, tourne vite à la contagion : en sort-on soit-même indemne?… Dominique ne retrouve pas grand-chose de la vie passée… Mais elle met la main sur j’essentiel : des êtres humains qui lui font peu à peu distendre le fil qui devait la ramener à Thierry… Brutalement la réalité émerge. “La rouille n’attaque pas que les boîtiers de montre. Elle s’en prend aussi à la vie, à l’amour”. Que faire, sinon assassiner ses doubles? “Tout adulte doit avoir songé, un jour ou l’autre, à supprimer les témoins de son adolescence”… Car les belles idées qui les habitaient, de leurs origines à tous deux modestes, les Harcourt n’ont retenu qu’un jeu plaisant, policé… La recherche de Dominique met en évidence l’intégration finement organisée, dans des corps sociaux protégés, de jeunes gens qui, tels l’usine du Creusot, ont fini par être désaffectés… Le roman de René Ballet distille un climat Stendhalien… Ce soleil froid ne l’est pas, bien au contraire… On ne lâche pas ce récit qui traite de non-dits et des blessures contemporaines“

Monique Houssin – L’ Humanité-Dimanche – 1er septembre 1989


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Raymond Ménard – Paris Normandie – 11 Août 1999

Raymond Ménard – Paris Normandie – 11 Août 1999

 


L’Hôtel des deux gares – Le temps des cerises Editeur 1994 et « Mon petit éditeur 2016 »

Présentation du roman par René Ballet

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Présentation du roman par René Ballet

Portrait d’un esthète du mal – Jean-Claude Lebrun – L’Humanité

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Portrait d’un esthète du mal – Jean-Claude Lebrun

Un jeune homme déjà vieux – Alain Leduc – Révolution

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Un jeune homme déjà vieux – Alain Leduc

L’histoire singulière d’un nazi français – Charles Haroche – Les Cahiers du Communisme

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L’histoire singulière d’un nazi français – Charles Haroche

Le Perche – Raymond Ménard

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Le Perche – Raymond Ménard

Un enfant gâté – Serge Rémy – L’Humanité Dimanche

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Les cahiers Roger Vailland – Jean Sénégas

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Des hommes de guerre – Gérard Streiff – Ivry ma ville

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Des hommes de guerre – Gérard Streiff

Du roman à la poésie – André  Remacle – La Marseillaise

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Du roman à la poésie – La Marseillaise

A propos de l’Hôtel des deux gares – François Eychart – N°35 – Les Cahiers de Roger Vailland

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A propos de l’Hôtel des deux gares – François Eychart