Il a été un espoir, un projet. Puis il est devenu un modèle et a fait des victimes: certains y ont perdu la vie, d’autres la parole. Mais c’était l’œuvre d’un falsificateur opérant sous une fausse identité. Le véritable réalisme socialiste reste un bel inconnu à découvrir.
4e de couverture
…René Ballet et Christian Petr s’occupent d’un zombie, le réalisme socialiste: ce revenant a le mérite du vivant, malgré quelques funérailles textuellement estampillées. Aucune doctrine littéraire, en effet, n’a été plus malmenée, décriée, clouée au pilori de l’outrage: le réalisme socialiste paraît intégré au pire dogmatisme, les années noires staliniennes… Cependant, le réalisme socialiste hante notre culture: les condamnations-exorcismes à répétition, étalées dans le temps, en témoignent. René Ballet et christian Petr restituent le concept dans toute sa virulence, sa force de scandale. Ils donnent à lire des textes de référence fournis par l’autorité politique après un long regard sur l’évolution des formes et des contestations au XXème siècle… Ils nous offrent, pour notre plaisir, un délicieux et souvent surprenant florilège de citations…
Cet opuscule appelle probablement questions, compléments, rectifications, objections. Ses auteurs se refusent à être des “maîtres à penser”. Ils n’ont pas écrit un traité, mais un essai, non une thèse, mais un brûlot…René Ballet et Christian Petr n’ont voulu, dans l’urgence, que souligner cette relation, devenue innommable, entre esthétique et politique.