Des usines et des hommes – (Messidor/Editions sociales, 1987)

 Des usines et des hommesLe monde de l’usine en 1987 est ce monde de conflits. Monde en mutation. Les avis étaient partagés lorsque la direction commença à parler de “participation”.” Ces discussions n’apportent pas de certitude”, se plaint l’un des participants. “Elles soulèvent des questions”. Et si c’était la seule ambition de ce livre écrit “sur le tas”.
4e de couverture
Disparu, le monde ouvrier? Fadaise dit Ballet. Il mène l’enquête. Voici un Ballet nouveau qui propose un “ journal de voyage” dans ce monde si mal connu de l’entreprise…
L’intimité de l’auteur avec l’univers de l’usine lui permet de démonter les mille et un mécanismes de la politique patronale, d’indiquer comment peuvent cheminer les idées de résignation ou de résistance des salariés, bref, d’éclairer le fonctionnement de cette drôle de guerre qu’est la lutte des classes…

Gérard Streiff – Révolution


 C’est à un formidable voyage derrière les murs des entreprises que nous invite René Ballet avec ce livre…Il serait vain de vouloir présenter cet ouvrage dans toutes ses dimensions…A l’égard des femmes, l’usine est un monstre encore plus exigeant. Elles rentraient chez elles salies. Comme si l’usine les avait pénétrées, possédées, violées… Ce qui est remarquable, c’est que la multiplicité des questions abordées, leurs diversités biographiques et géographiques… aboutissent à un ouvrage fortement structuré qui se lit de bout en bout comme une seule histoire…Un livre bien ancré dans l’histoire d’aujourd’hui qu’il faut lire absolument.

Claude Billard – L’Humanité


 …Que cache-t-on derrière les grilles frontières des usines? René Ballet y découvre un étrange pays qui n’est plus la république française. La constitution y est remplacée par une sorte de loi martiale. Des “forteresses” mais des “forteresses patronales”. Un territoire où l’on peut être impunément brimé en fonction de son sexe, de son âge, de sa race ou de ses opinions…Que se prépare-t-il derrière ces grilles ? Ces fameuses mutations technologiques bien sûr, mais humaines aussi…Que les travailleurs prétendent s’occuper eux-mêmes de leur travail, de leur usine ! René Ballet a pu constater sur place le remue-ménage que cela provoque. Et pas seulement dans les sièges sociaux, mais dans les bureaux de techniciens, et dans les ateliers. C’est que c’est inouï, et l’inouï fait peur…

L’école et la nation


 Avec ce livre, René Ballet se livre à une enquête à la fois historique et contemporaine. Historique, lorsqu’il évoque les usines de grand-papa et les formes d’exploitation auxquelles étaient soumis les prolétaires du XIXème siècle, puis celles de la première moitié du nôtre. Contemporaine, en donnant la parole à des ouvriers et des ouvrières d’aujourd’hui, et de différentes générations. Ce reportage nous conduit en zig-zag aux quatre coins du pays…On y découvre la France industrielle, non pas à travers les cours de la Bourse, mais en rencontrant de simples producteurs de plus-value. Ce qui n’est pas si fréquent dans la littérature.

S.Z. – La vie ouvrière


 …C’est une sorte de voyage dans le monde interdit de l’usine…

Le peuple


…L’objet poursuivi par René Ballet est, comme il l’indique dès sa première ligne, une enquête sur le monde de l’usine, la vie des ouvriers, des salariés au travail : ses difficultés, ses drames et ses joies. Des luttes pour affirmer sa dignité, pas toujours victorieuses…Le monde de l’usine d’aujourd’hui n’est pas celui de 1900, ni même celui de 1936 ou 1950…Ce qui reste permanent, c’est la volonté patronale au travers de stratégies diversifiées et sans cesse renouvelées, de conserver un pouvoir assurant l’exploitation du travail humain…Ce travail descriptif fait avec tout le talent que l’on connaît à René Ballet…laisse au lecteur la faculté de tirer lui-même ses propres conclusions des faits qui y sont rapportés.

Francis Saramito – Droit ouvrier


Il s’agit d’un voyage parmi les hommes des usines. Dès les premières pages l’auteur raconte le début de la métallurgie, de la sidérurgie quand le patron était monarque. Mais les difficultés qu’il a rencontrées pour pénétrer dans les usines d’aujourd’hui montrent bien que la monarchie à l’entreprise est toujours actuelle. René Ballet nous donne beaucoup à réfléchir sur les mutations intervenues dans la classe ouvrière…Pourtant, ce n’est jamais une théorie. Les êtres rencontrés, hommes et femmes, sont extrêmement attachants, fiers et dignes. Même quand ses interlocuteurs atteignent les situations les plus dures, il n’y a pas place pour le désespoir mais pour la lutte et la solidarité.
Un ouvrage qui parfois ne manque pas non plus d’humour. Un livre qu’il faut lire tant il contient de richesses humaines.

Economie et politique


Journal de voyage, c’est ainsi que René Ballet qualifie son livre. Il ne s’agit pas d’un voyage géographique, même si l’on se promène un peu partout en France; ni d’une incursion historique, bien que la mémoire du passé joue un grand rôle dans l’éclairage du présent. En réalité, René Ballet nous entraîne sur la scène où se joue le plus grand drame humain qui puisse être. Celle où des millions d’hommes et de femmes passent littéralement leur vie. Quand ils ne la laissent pas, purement et simplement. C’est peu dire qu’il s’agit d’un voyage passionnant.

Jean Miaille – L’Humanité-Dimanche


On comprend mieux, en lisant cette descente dans la France profonde -la vraie- pourquoi ce sujet est recouvert d’une chape de silence dans les médias à la mode. S’il est un domaine ou la désinformation confine à l’intoxication, c’est bien celui-ci. S’il est une question ou la musique en vogue ne résiste pas à la réalité des faits, c’est bien celle-ci. Car il faut savoir de quoi l’on parle et enquêter sur le terrain avec tous ces oubliés de la France contemporaine. C’est ce qu’a réussi René Ballet…Il en ressort un livre original, constitué de tranches de vie poignantes et singulières, de dialogues imagés… Ainsi, la planète interdite ne l’est plus tout à fait…

Jack Dion. – L’Humanité Dimanche : La planète interdite


…Ce livre est d’une nature et d’une richesse qui tranche avec ce qui se publie dans la plupart des maisons d’édition…Le voyage est passionnant, dans les usines et parmi les hommes…un voyage où la circulation n’est pas libre…Autoritarisme, arbitraire, répression et abandon national, l’analyse est d’une extrême lucidité …C’est un vaste panorama, une caisse de résonnance des vies, du travail, des aspirations et des luttes des travailleurs, dans tous les secteurs de l’activité productive…Livre de romancier, livre de reporter qui décrit, analyse, démontre de J’intérieur le lien étroit, entre les hommes et leur usine, et son imprégnation dans la vie de tous les jours, dans leur conscience et dans leur identité…C’est ce qui fait la force de ce livre et son pouvoir de conviction . Il traite du vécu en donnant la parole aux ouvriers, aux employés, aux techniciens, aux cadres, mineurs, métallurgistes, chimistes, électroniciens…
Ils n’accusent pas l’usine, mais le capitalisme et son exploitation, ils ne dénoncent pas le travail, mais son dévoiement et son écrasement par le capital…
Le voyage auquel ce livre nous entraîne dans ce monde de l’usine et des hommes amorce des réponses, ouvre des pistes…Que René Ballet en soit remercié…

Gérard Alezard – Commission exécutive de la CGT